vendredi 11 mars 2016

Susciter la coopération de l'enfant : les 4 étapes selon la discipline positive de Jane Nelsen





Après avoir vu pourquoi il vaut mieux susciter la coopération des enfants que leur demander de nous obéir et pourquoi les méthodes que l'on utilise habituellement ne fonctionnent pas, je vais vous expliquer comment procéder selon le livre La discipline positive de Jane Nelsen.

Jane Nelson explique bien que « dès lors qu’ils se sentent compris, les enfants sont plus enclins à écouter notre point de vue et à rechercher des solutions aux problèmes. Quatre étapes nous permettent de créer une connexion pour que les enfants se sentent prêts à écouter et coopérer, c’est-à-dire « faire ensemble » ».

Voici donc ces 4 étapes pour gagner la coopération des enfants :
  • Montrer à l’enfant que l’on comprend ses émotions en lui posant des questions et en reformulant ses ressentis.
  • Faire preuve d’empathie, sans pour autant excuser ni approuver. L’empathie signifie simplement que l’on a compris la perception de l’enfant. Un partage d’expériences personnelles similaires (comportement ou ressenti) est une façon astucieuse de le faire.
  • Partager nos perceptions et ressentis en tant qu’adulte. Si les deux premières étapes sont sincères et bienveillantes, l’adulte aura déjà créé une connexion et l’enfant sera en mesure de l’écouter.
  • Inviter l’enfant à se centrer sur une solution. Lui demander s’il a des idées sur ce qui pourrait être mis en place afin d’éviter le problème à l’avenir. Si les idées manquent, lui faire des suggestions et parvenir à un accord.
Par exemple, votre fille rentre de l’école et est en colère après son professeur qui l’a prise à partie violemment devant toute la classe. Au lieu du sempiternel « Qu’est-ce que tu as encore fait ? » qui ne ferait que renforcer la colère de la fille envers son professeur et envers nous, voici comment nous pouvons utiliser les 4 étapes ci-dessus pour l’inviter à réfléchir sur ce qui c’est passé.

1ère étape : exprimer de la compréhension

« J’imagine que ça a dû être vraiment désagréable de te faire agresser comme ça devant tout le monde… »

2ème étape : montrer de l’empathie sans pour autant excuser ni approuver

« Je me souviens, en CM2, il m’était arrivé la même chose… juste parce que je m’étais levée pour tailler mon crayon pendant un contrôle de maths. La maîtresse m’avait grondée devant toute la classe ; j’étais vraiment gênée, et furieuse. »
Et là, votre enfant se sent entendu et compris et peut répondre « Vraiment ? Moi, j’ai juste demandé qu’on me prête un crayon. Il n’y avait pas de quoi me réprimander ; ce n’est vraiment pas juste. »

3ème étape : partager nos ressentis d’adulte

Pas toujours nécessaire si les étapes précédentes se sont déroulées dans la sincérité et la bienveillance. L’enfant a peut être déjà compris où nous voulons en venir. Sinon, on peut commencer en disant « Est-ce que je peux te dire ce qui m’inquiète, ce que je ressens ? »

4ème étape : inviter l’enfant à se centrer sur une solution

« C’est sûr, je comprends ce que tu as dû ressentir. Est-ce que tu as une idée pour ne plus te retrouver dans ce genre de situation embarrassante ? »
Et l’enfant répond « Je pourrais, par exemple, vérifier que j’ai toujours plusieurs crayons ; comme ça, je n’aurais pas besoin d’en emprunter. »

Vous avez remarqué que certaines étapes ressemblent beaucoup à celles de l'écoute active : une fois de plus, cela consiste à écouter les enfants sans utiliser les obstacles à la communication pour qu’ils parlent, se remettent en question et réfléchissent par eux même à une solution à leur problème ou à leur comportement.


Il n’est pas non plus toujours nécessaire de passer par ces 4 étapes pour obtenir leur coopération.
On peut aussi demander au lieu d’ordonner. Par exemple, si un enfant renverse son verre en se servant à boire, il suffit de dire « oups, et maintenant, que vas-tu faire ? » pour qu’il aille chercher l’éponge et nettoyer. Ca fonctionnera mieux qu’un « Mais comment peux-tu être aussi maladroit ?! Nettoie ça tout de suite ! Et désormais, c’est moi qui te servirai puisque visiblement, tu n’y arrives pas ! ». Si l’enfant est trop petit ou s’il n’est pas habitué à nettoyer, on lui demande d’aller chercher l’éponge et on nettoie avec lui.

Dans un prochain article, je vous donnerai d’autres habilités à mettre en place, selon Faber & Mazlish.

Pour aller plus loin, voici quelques livres :
La discipline positive de Jane Nelsen
PARENTS EFFICACES de Thomas Gordon
Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent de Faber & Mazlish

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